Le jardin Médiéval


Créé en avril 2014, le jardin médiéval du château de Montrond les Bains constitue un com­plément important de la visite du château.

Ce jardin a été dessiné en respectant les préceptes médiévaux, préceptes dont nous connais­sons l’existence grâce, notamment, à des documents toujours disponibles de nos jours tels le Capitulaire de Villis et le plan de l’abbaye de Saint Gall et les nombreuses enluminures des livres d’heures et de prières (tels le livre d’heures du Duc de Berry et le livre de prières de la Duchesse Anne de Bretagne)

A l’époque médiévale on appelait ce type de jardin « hortus conclusus » ce qui signifie « jardin clos ». En effet les hommes ont toujours protégé, des brigands et des bêtes sauvages, les par­celles de terres qu’ils défrichaient. Des branchages ou des palissades encerclaient donc ces morceaux de terre qui se révélaient vitaux pour la survie des populations : ils étaient conquis de haute lutte sur une nature sauvage.

La terre arable recueillie dans les parcelles défrichées était isolée et conservée précieuse­ment dans des carrés de branchages tressés.

Cette méthode s’est révélée très précieuse : la terre surélevée est plus facile à cultiver, les bêtes ne viennent pas piétiner les plantations, la chaleur solaire est concentrée, l’humidité est conservée ...

Les branchages tressés qui encadrent ces carrés cultivés sont appelés « plessis » (mot issu du latin plectere qui signifie tresser)

« L’hortus conclusus » est toujours conçu sur un plan géométrique et il répond à deux critères : un niveau concret, lié à la culture de plantes vivrières et médicinales et un niveau symboli­que puisque le jardin est une représentation mystique du monde et du jardin d’Eden. Cette approche est liée à la conception du monde que se fait la chrétienté à cette époque.

Le jardin du château de Montrond est construit à partir du schéma le plus simple : 2 allées perpendiculaires formant une croix le divisent en 4 parties :

 

 LE VIRIDARIUM.

Ce terme signifie verger et cette partie du jardin regroupe les espèces cultivées dans les jardins royaux et les monastères : cerisier, pommier, poirier, abricotier, sorbier, figuier, prunier, pêcher, néflier, noyer, noisetier, amandier, laurier

 

L’HORTUS.

En latin hortus signifie jardin. Il s’agit du potager dans lequel sont cultivés les herbes à pot (le pot herbe) ainsi que les légumes racines et les cucurbitacées. Dans ce jardin nous proposons, pour l’essentiel, des plantes anciennes.

 

L’HERBULARIUS.

C’est dans cette partie que sont cultivées les herbes aromatiques et les herbes médicinales (ou simples). Le jardin propose 96 variétés de plantes, toutes issues des recommandations du Capitullaire de Villis. Les visites guidées organisées par les Amis du Château permettent de faire une approche des vertus de ces plantes.

 

LE JARDIN D’AGREMENT

Suivant que le jardin était un jardin de monastère ou un jardin de château, sa vocation diffé­rait. D’un côté le jardin servait à fleurir l’autel de l’abbaye, de l’autre il s’agissait d’un jardin de plaisir qui deviendra, au cours du Moyen Age, le jardin courtois.

Cette partie sera progressivement mise en présentation pour le printemps 2015, avec l’amé­nageant d’une collection de fleurs médiévales.

Les Amis du Château envisagent également de compléter le jardin en construisant un puits et des pergolas.