L'histoire du château

Quelques pages de son histoire :

C'est le site sur lequel il a été élevé, le mont rond, qui a donné son nom au château, et plus tard à la ville. Dès 1202, les chartes du Forez font mention du "Castrum montis rotundi". L'origine volcanique de cette butte est prouvée à la fois par les orgues de basalte noir visibles dans les caves du château et par la présence des sources thermales proches. Le traité qui, en 1173, sépara le Forez du Lyonnais confirme l'existence d'une tour fortifiée sur le mont rond, seul point élevé de la plaine, sur la rive droite du fleuve Loire.

C'est Jean 1er, Comte du Forez, qui, voulant étendre son influence sur le Roannais, échangea, en 1302, le mandement de Montrond avec Artaud de Saint-Germain, contre la moitié de son mandement de Saint-Germain-Laval avec l'autorisation d'élever un château fort à une ou plusieurs tours. Artaud III entreprit la construction du château féodal, parachevée par ses descendants. En 1510, Artaud IX reçut en héritage de son oncle, le domaine d'Apchon en Auvergne, dans le Cantal, près de Riom-ès-Montagne, à la condition de prendre le nom et les armes de cette famille. Montrond hérita ainsi du " blason d'or semé des fleurs de lys d'azur". En 1523, le mariage d'Artaud IX avec Marguerite d'Albon, fille de Jean d'Albon, gouverneur du Lyonnais, et soeur de Jacques, l'illustre Maréchal de Saint-André, permit au seigneur de Montrond de transformer son austère forteresse féodale en une belle demeure au goût de la Renaissance.

C'est de cette époque que datent les fenêtres à meneaux, la porte armoriée et les cheminées monumentales. Ce fut une période faste pour le château qui connut alors des fêtes militaires et des réceptions brillantes. Malheureusement, en 1562, au cours des guerres de religion, Montrond eut à subir le pillage des soldats du Baron des Adrets. Et, de 1589 à 1595, il fut occupé par les troupes d'Anne d'Urfé, chef des Ligueurs du Forez. En 1793, le Marquis d'Apchon alla résider en son château de Saint-Ouen-l'Aumône, près de Paris, laissant celui de Montrond à la garde du régisseur. En septembre 1793, une colonne de l'armée républicaine poursuivant une troupe de contre-révolutionnaires réfugiés à Montrond, incendia le château sur l'ordre de Javogues, député à la Convention, originaire du Forez. La Maison d'Apchon s'éteignit en 1807 et, en 1826, le domaine fut acquis par Victor Dugas, un maître de forges de Saint-Chamond. Puis le Château fut abandonné, tomba en ruines et fut démantelé. En 1969, se crée l'Association des Amis du Vieux Château (nom d'origine) qui entreprit les travaux de déblaiement, de consolidation et de mise en valeur pour réintégrer le château dans la vie forézienne. Il est devenu proprieté de la commune en 1984. Néanmoins, actuellement, "l' Association des Amis du Château" se partagent, avec les Foréziales, les animations qui s'y déroulent. La salle Jehan Gallet et ses dépendances, gérée par l'association, sert de lieu à des fêtes de famille, soirées musicales, réunions d'entreprises et autres. La Tour ronde abrite le Musée postal, placé sous la vigilance de l'association. Le château est ouvert à la visite en saison, d'avril à octobre.

L'architecture du château: Montrond est un monument remarquable de l'architecture militaire du Forez. Presque circulaire, épousant la forme du mont rond, l'enceinte extérieure du XIVème siècle, percée de quelques meurtrières se développe sur 260 mètres.

Deux portes ogivales du XVème siècle, l'une du côté ouest et l'autre à l'est, donnaient accès à la basse cour. Des communs datant du siècle dernier s'appuient contre la première enceinte. Une deuxième enceinte, haute d'environ 7 mètres et flanquée de 4 petites tours, ceinture le château lui-même.

Une rampe cavalière conduit à la poterne que l'on pouvait franchir à cheval, sous un passage voûté débouchant sur la haute cour.

Là, sur la façade ouest, s'ouvre la grande porte d'honneur surmontée des armoiries sculptées des Apchon. En entrant dans le château, on découvre les ruines de l'oratoire, et les cuisines.

Des grandes salles superposées sur trois étages, il ne reste que les cheminées monumentales mutilées, accrochées au mur de 14 mètres de hauteur.

La grande tour ronde, autrefois crénélée est la mieux conservée. Ce donjon a une particularité : rond à l'extérieur et carré à l'intérieur, il révèle ainsi dans l'épaisseur de sa muraille un passage faisant communiquer, à une époque, les trois niveaux grâce à des échelles. Au sommet de la tour de guet, haute de 28 mètres, le regard balaye un panorama de 360° sur la plaine du Forez. Les caves ont été creusées en partie dans l'ancien volcan.